
Trouver un partner de voyage, c’est facile ! Publie une annonce sur Facebook en disant que tu as déniché ce tout inclus pour Cuba à 490 $ et tu vas voir des notifications fuser de toutes parts. Il y a toujours quelqu’un, quelque part, prêt à partir. Le défi est plutôt de choisir LE bon partner de voyage.Partir avec quelqu’un pour la première fois, c’est un peu comme un jeu de hasard. C’est de prendre le risque que cette personne puisse scrapper tes vacances ou en faire la réussite. J’ai appris à mes dépends qu’il y a des personnes avec qui je voyage bien et d’autres avec qui je ne repartirai plus jamais (oui, toi aussi, il te vient des noms en tête).
Dans le fond, partir en voyage avec quelqu’un, c’est exactement comme signer une entente. C’est de concéder à montrer les parcelles les plus vulnérables de notre personnalité. C’est de dire : ‘ il se peut que tu m’observes sans le vouloir la bouche grande ouverte en dormant la nuit, que tu décèles des odeurs suspectes après une journée de route ou un passage à la salle de bain, que tu me vois ‘ben énarvé’ devant un paysage ou en train de perdre mes moyens dans le trafic’. C’est aussi de savoir vivre dans les moments de silence, parce que tout dépendamment de la durée du voyage, il va y en avoir. Alors autant mieux être à l’aise avec la personne qui t’accompagne.
Suite à certaines de mes expériences de voyage, des amitiés se sont solidifiées tandis que d’autres se sont brisées. Il y a belle lurette, pendant le fameux spring break, j’ai déjà perdue une amie dans la foule pendant un concours de french en série sur une plage. Nos différences d’intérêts, nos attentes et nos incompatibilités ont littéralement brisées notre trip. Pas besoin de vous dire que le retour à la maison fut glacial voir même, interminable (Floride-Québec en autobus, c’est non). Dans la même veine, j’ai déjà pris la décision de laisser quelqu’un en voyage parce que oui, des fois, c’est fatal de voyager pour un couple (encore là, tu as des noms en tête).
En revanche, j’ai déjà pleuré de beauté* dans les bras d’une amie en regardant le grand canyon (*pleurer de beauté : pleurer parce que c’est trop beau/l’fun/parfait). J’ai déjà vibré de bonheur à prendre une selfie de gang à Time Square. Ah oui ! Il y a aussi cette fois où j’ai manqué mourir de rire en voyant quelqu’un tomber du haut d’une scène d’un Honky Tonk à Nashville (une bonne séance de rire, pour n’importe duo de voyageur, ça rapproche). Sans compter la fois où j’ai eu besoin d’une main dans la mienne pendant une crise de panique, d’une fausse âme sœur dans la tour Eiffel (parce qu’être à Paris et ne pas être en amour, c’est déprimant sur un temps rare) ou d’une âme charitable pour panser mes brûlures suite à une insolation. J’ai encore-là beaucoup de noms qui me viennent en tête et vous vous reconnaitrez ☺
Au fils des kilomètres, j’ai appris que de savoir être un bon accompagnateur est d’une importance capitale. Avant de partir, je fais beaucoup de recherche. Je suis d’ailleurs le roi du planning et des horaires. J’ai ça dans le sang !!! Si je t’annonce qu’on arrive à Memphis à 13:00, c’est qu’à 13:00 tu seras devant Graceland prêt à entrer dans la maison d’Elvis. Aussi, il faut parfois être en mesure de pallier au manque d’expertise de l’autre. Vaut mieux partir avec une personne qui te complète plutôt qu’un boulet dénué de débrouillardise. D’ailleurs, de mon côté, je m’assure de ne pas être une plaie pour mes partners. J’ai déjà vu des gens incapables de décrocher (de leurs complexes ou de leur quotidien) sur des plages paradisiaques. Des gens qui doivent se coiffer, se maquiller et appeler toute la famille chaque matin avant de partir. Ceux qui brisent la ‘vibe’. Vous voyez le genre ? Ça peut devenir lassant pour l’autre. De mon côté, je ne suis pas non plus ce que l’on appelle un ‘lamenteux’. Mes problèmes, je les laisse à la maison avant de partir et je les reprends en revenant. C’est un service à rendre à ceux qui t’accompagnent. Partir, c’est aussi apprendre à lâcher prise/ à s’abandonner.
Pour moi, le retour à la maison peut devenir extrêmement anxiogène. Je souffre de ce que l’on appelle les blues post-voyage. C’est ma petite bête noire, les retours : la grosse boule dans le ventre, les yeux larmoyants de Candy, l’air de bœuf quand je reviens travailler, etc. Heureusement, ces blues-là, on peut les vivre à deux (quand à la base, on est parti avec la bonne personne).
Revenir, c’est de rire seul en repensant aux moments loufoques maintenant devenus légendes ou insides. Revenir, c’est aussi de réentendre la toune du voyage et de devoir gérer ce moment-là sans l’autre. Revenir, c’est aussi d’accepter qu’une petite partie de soi soit encore dans une station d’essence, un restaurant ou une salle de spectacle, bien figée dans le temps. Revenir, c’est aussi d’essayer d’en revenir, parce qu’à un moment donné, on doit savoir passer à autre chose pour mieux repartir. Je veux vous remercier, mes partners de voyage ! Dans le bon comme le mauvais, j’ai grandi avec vous. Toi, avec qui repartirais-tu ?
Maxime Roberge, voyageur et animateur à Rythme FM 100,1, Mauricie
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Twitter: @maximeroberge
Instagram: Maxime Roberge
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